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Entre proximité relationnelle et extrémisme politique, Fabien Engelmann cultive à la fois la sympathie de son électorat et la haine de ses opposants. Portrait d’un maire qui multiplie les paradoxes.

 

 

L’église Saint-Martin de Hayange arbore deux architectures distinctes. Une particularité qui pourrait grossièrement symboliser la donne politique locale, même si l’opposition féroce entre les deux camps est loin de la simple querelle de clocher. Soit on soutient Fabien Engelmann, soit on le fustige. Le maire Rassemblement national a été réélu en 2020 à une large majorité (63% des voix), face à trois listes concurrentes. 

 

Quand nous l’avons rencontré, l’édile s’amusait de cette opposition tous azimuts : « au bout d’un moment c’est l’auberge espagnole ! ». Il reproche notamment à la liste Hayange en harmonie son grand écart électoral, ralliant La France Insoumise au centre droit. 

 

Lui-même est pourtant coutumier du changement de bord. D’abord délégué syndical CGT puis tête de liste pour Lutte Ouvrière à l’élection municipale 2008 de Thionville, il rejoint le parti de Marine Le Pen en 2010. « Je suis quelqu’un de loyal, affirme-t-il. En 2014 j’ai gagné en partie grâce à Marine Le Pen et le Front national. Je ne vais pas enlever cette étiquette une fois élu ».

Tariq Mrimi, gérant d'un salon de thé de la ville, qualifie son maire d’« opportuniste ». Ce n’est pourtant pas ce qui compte pour lui, fidèle de Fabien Engelmann dès la première heure.

 

Le natif d’Algrange a su ramener ce que Philippe David, maire PS le précédant, avait laissé de côté : la proximité avec les Hayangeois. « Quand j’ai ouvert mon commerce, il m’a aidé pour beaucoup de choses, il est vraiment à l’écoute, ajoute le gérant du café. Si je demande à le voir, on ne me répond jamais qu’il est occupé ».

 

Un maire
de proximité

Fabien Engelmann est un homme de terrain depuis de nombreuses années. Depuis le début de sa carrière politique? il se targue d’avoir « toujours réalisé un programme proche des gens et privilégié un rapport de proximité ».

Dans son mandat de maire, cette proximité se traduit par des permanences sans rendez-vous tous les mercredis, « Je suis le seul maire à mettre ça en place ». 

 

La proximité, c’est aussi ce qui caractérise la fête du cochon, organisée depuis son entrée en fonction en 2014, selon Vincent Burckel, sociologue ayant étudié la vallée de la Fensch. 

« Si la fête du cochon est populaire, c’est parce qu’on y invite Sloane (co-interprète de Besoin de rien envie de toi NDLR), à Moyeuvre-Grande, le maire organisait des concerts de musique classique et se plaignait que personne ne vienne. »

 

Cet événement semble paradoxal lorsqu’on connaît l’engagement de Fabien Engelmann pour la cause animale. Végétarien et ancien bénévole à la SPA, il est même allé jusqu’à nommer une rue de la ville Brigitte Bardot.

 

Il a pourtant fait abstraction de cette sensibilité, au nom de la « célébration de la gastronomie française », et s’est attiré les foudres des anti-spécistes. La fête du cochon est au final à l’image de l’édile, à la fois populaire auprès de ses sympathisants et provocatrice envers ses opposants.

 

Si le maire sait être à l’écoute de ceux qui le soutiennent, c’est une tout autre mélodie lorsqu’il s’agit de ses opposants. L’idéologie du Rassemblement nationale n’est au final jamais loin de la personnalité de Fabien Engelmann.

 

Depuis 2014, plusieurs décisions municipales ont suscité de l’indignation jusqu’au niveau national. La plus symbolique du premier mandat reste l’expulsion du Secours Populaire de son local, car jugé trop « pro-migrants ».

Un feuilleton judiciaire qui en janvier 2020 à un rejet en appel de la décision d’expulsion, un camouflet parmi d’autres qu’a subi le maire. 

 

Dès le lendemain de l’élection de 2014, l’association Hayange plus belle ma ville a été cofondée par Gilles Wobedo, infirmier de formation, en opposition frontale avec Fabien Engelmann.

Le militant France Insoumise fustige « l’ambiance particulièrement glaciale, la forme de terreur » qui règne à Hayange depuis son entrée au pouvoir. 

 

Selon lui, aujourd’hui « personne n’ose l’ouvrir par peur de représailles ». Une véritable loi du silence qui règne sur Hayange. 

 

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Le vilain petit canard fenschois

Dans toute la Lorraine, Hayange est la seule ville à avoir basculé vers le Front national en 2014, un isolement politique et idéologique dont fait les frais Fabien Engelmann. Il s’est vu refuser une vice-présidence dans la communauté d’agglomération du Val de Fensch, alors qu’il dirige la plus grande ville. Un choix que regrette le concerné.

 

René Gori, ancien maire de Nilvange, résume assez bien le sentiment général à son égard : « je respecte la personne, pas ses idées ». Avant d’être maire d’Hayange, Fabien Engelmann a travaillé 15 ans en tant qu’employé municipal, à Nilvange. Sous les ordres donc de René Gori. Un ancien conseiller municipal témoigne : « il fallait le pousser pour qu’il travaille … puis il gueulait beaucoup pour le peu qu’il travaillait (rires) mais il était dans son rôle de syndiqué CGT c’est normal ».

 

Ce passé cégétiste alors qu’il est aujourd’hui accusé par ses opposants de faire pression sur ses employés syndicalistes entretient les méfiances. Pour Moreno Brizzi, maire de Nilvange déchu cette année, la question se pose : « est-ce qu’il a encore une notion de valeur, est-ce qu’il veut faire ça pour des ambitions personnelles ? ».
 

Serge Jurczak, maire communiste de Serémange-Erzange, est encore plus tranchant à son encontre. Si Fabien Engelmann loue son ouverture dans les débats, le maire de la ville voisine de Hayange rétorque rester « à peine poli » dans leurs échanges, et uniquement s’ils doivent collaborer. Il accuse son homologue de « prôner haine et indifférence. On ne peut pas faire abstraction d’un homme qui représente un parti fasciste et voter pour lui parce qu’il est sympathique ».

 

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Ndlr : Fabien Engelmann ne souhaitant pas que nous le photographions lors de notre rencontre, nous n'avons pas de photographies du maire d'Hayange pour illustrer ce portrait.







 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

Bien qu'elle se veule "non politisée", la fête du cochon défend des valeurs similaires au Rassemblement National : respect des valeurs, des traditions et de l'identité française.



 

 

 

Après neuf années passées sous les couleurs de l'extrème gauche (Lutte Ouvrière et Nouveau Parti Capitaliste), Fabien Engelmann s'encarte au FN en 2010.







 

 

 

Il est élu au second tour en 2014 avec 2290 voix, soit 34,70%.

" La fête du cochon ? Une célébration de la gastronomie française. "

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