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Jeudi 20 février, 18h30, devant la Salle Pierre Mellet de Nilvange, deux véhicules de police et deux vigiles. « Ce ne sont pas des vigiles mais des amis », rétorque l’un des organisateurs. Deux véhicules de police et deux amis, donc.


Le calme plat dans lequel baigne habituellement la ville mosellane laisse place ce soir à une ambiance plus électrique. John Dewald, tête d’une liste d’ouverture soutenue par le Rassemblement National (RN) lance publiquement sa campagne.

 

A ses côtés : Fabien Engelmann, le maire RN de la commune voisine de Hayange. Le candidat à Nilvange est son adjoint aux sports et à la jeunesse.


Hayange-Bingo

 


Il est 19h15, la réunion publique débute. La salle est comble. Des membres des listes de Moreno Brizzi et d’Alexandra Rebstock-Pinna sont installés au fond de la pièce. John Dewald ne les voit pas. Les yeux du candidat ne se décollent pas une seule seconde de ses fiches. Chaque mot prononcé se drape dans le stress et l’appréhension de la première fois.

 

A 28 ans, il mène sa première campagne électorale. Les entend-il ? Sans doute. A chaque pique adressé -et ils sont nombreux, les Balkany prendront même une cartouche-, les colistiers adverses grincent des dents.


Au fur et à mesure que le candidat gagne en assurance, les rires remplacent les soupirs. Derrière, un petit jeu se met en place : compter le nombre d’allusions et de références à Hayange. La mise en place d’une navette gratuite pour les séniors « comme à Hayange », l’installation de caméras de surveillance « comme à Hayange », la création « d’une fête conviviale qui rassemble … comme à Hayange ». Bingo !

 

Derrière la boutade se cache toutefois une réelle inquiétude : voir Nilvange devenir un « Hayange bis », avoue Lucas*, président d’une association nilvangeoise. « Quand on voit ce qu’il se passe pour les associations de Hayange, ça nous inquiète. Qu’en sera-t-il du Secours Populaire de notre ville par exemple ? ». Le bénévole pointe aussi du doigt la question de la permanence de campagne de John Dewald qui se trouve … à Hayange. « On est Nilvange ! Pas Hayange ».


Pourtant, la frontière entre les deux communes n’a jamais été aussi fine que ce jeudi. La reine des –ange est systématiquement prise en modèle, parfois même prononcée maladroitement à la place de Nilvange. Un délice pour les opposants. Fabien Engelmann est d’ailleurs présent, assis à côté de son protégé. « La cerise sur le gâteau », se délecte le jeune candidat. Problème, ce soir, la cerise était plus grosse que le gâteau.

 

 

 

Dimanche matin, 10h30, un bruit rompt le silence. Un groupe de grues cendrées survole les colistiers de Moreno Brizzi, bien matinaux, dans ce quartier du Konacker.

 

Monsieur le Maire, en campagne, voit dans cette migration pourtant en forme de V (comme victoire ?) un mauvais signe. « Aujourd’hui les changements climatiques me font peur. Vous avez vu le temps aujourd’hui ? On est mi-février et c’est déjà le printemps »

 

L’équipe, elle, n’est pas mécontente du soleil qui accompagne cette nouvelle matinée sur le terrain, au contact des habitants. « L’objectif est de créer du lien entre les quartiers, rappeler aux habitants du Konacker qu’ils sont eux aussi Nilvangeois »rappelle le leader de la liste Un avenir pour ta ville. 

 

 

Promenons-nous dans les bois

 

 

Pour l’heure, l’objectif -ne nous le cachons pas- , c’est le café. Que certains agrémentent d’un petit remontant. Ni une ni deux, une table de camping est dépliée dans ce quartier résidentiel. Une banderole est accrochée à une haie et les gâteaux faits maison sont proposés avant de partir arpenter les rues. 

 

Alors que chacun se claque la bise, Moreno Brizzi part en douce commencer son porte-à-porte. « On sonne chez les gens qu’on connaît, en espérant que l’agitation fasse sortir les autres ». Ce matin-là, au cœur de toutes les préoccupations : la création d’un sentier forestier sur les hauteurs du quartier, qui relierait Nilvange à Thionville par la nature, avec un accès aménagé depuis cette partie de la ville. 

  

« Vous faites du sport ? », distribue à tout va l’homme en campagne. « Le sport c’est important, c’est l’avenir. Et donner du temps à nos habitants, eux qui le passent dans la voiture la semaine, pour s’aérer c’est une priorité ». Ici, les rues montent et descendent, surplombées par une forêt bien dégarnie (hiver lorrain oblige). C’est à travers ces arbres que pourrait ressusciter ledit sentier, futur bienfaiteur des Fenschois.e.s. Un brin tristounet, il est tout de même facile d’imaginer se dégourdir les jambes ou promener son chien avec cette vue imprenable sur la vallée. 

 

 

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En raison de la pandémie du Covid-19, le second tour des élections municipales 2020 a été reporté au dimanche 28 juin 2020.

 

 

 


Les 5 propositions fortes du programme

d'Alexandra Rebstock-Pinna

 

 Mise en place d'une navette municipale gratuite.

 

 Mettre à disposition un local municipal à tout médecin souhaitant s'installer à Nilvange.

 

Réfection des routes et des trottoirs sur plusieurs années.

 

Création d'un parc de loisirs.

 

Créer un système de rémunération pour les ados de +16ans pour la réalisation de missions ponctuelles. 

 

 

Son programme va-t-il lui permettre d'être élue maire de Nilvange ?

 

Réponse à l'épisode V ...

 

 

And maybe we’ll come back (Et peut-être nous reviendrons)

 

 

Stressée, c’est d’ailleurs comme ça qu’elle aura passé sa journée. « Je suis tendue, j’ai hâte de connaître le résultat. Même si j’appréhende ... », confiait-elle quelques minutes avant la fermeture des bureaux de votes. 

 

Peu avant 20h, le résultat est connu ! Mais pas officiel. Le dépouillement est terminé dans les quatre bureaux, les équipes se rassemblent dans l’hôtel de ville où elles patientent alors qu’un énième recomptage ait lieu. « Le maire va faire une annonce en haut des escaliers »informe dans un souffle Walter Paternieri, fidèle de Moreno Brizzi. 

 

« S’il vous plait ! » laisse échapper le maire sortant du haut de ses quelques marches, bien loin de la fougue qu’on le connaît en public.

 

« 3570 inscrits, 1439 votants, soit 40,39% d’inscrits (…). Ont obtenu: Un Avenir pour ta ville, 344 voix soit 24, 62%, Le Véritable changement pour Nilvange, 314 soit 22,48%, Une Autre Voie Pour Nilvange, 739 voix soit 52 % ».

 

Moreno Brizzi ne peut finir son allocution de sortie tant elle est couverte par les hurlements de joie du clan Rebstock- Pinna. 

 

« On sentait une dynamique derrière nous qui était de plus en plus forte tout au long de la campagne, beaucoup de monde venait aux réunions publiques, on a fait une campagne de terrain, toute l’équipe s’est mobilisée, portée par la même envie. Ce soir le travail paye », témoigne la nouvelle maire.

 

Loin de s’attendre à une victoire dès le premier tour, Alexandra Rebstock-Pinna, déjà en train de prévoir sa soirée de célébration, pense déjà à l’après. « Avec le contexte actuel (la pandémie), il est difficile d’envisager la suite ».

 

C’est d’ailleurs main dans la main avec l’ancien maire qu’elle va travailler ces premières semaines. Une manière aussi pour Moreno Brizzi de dire au revoir en douceur. 

 

« Merci d’être là ». Ce 6 février 2020, pas une seule des personnes qui franchit la porte d’entrée de la salle Pierre Mellet ne passe à côté de cette marque de reconnaissance portée par Alexandra Rebstock-Pinna, seule femme candidate à la mairie de Nilvange, à la tête de la liste écologique Une autre voie pour Nilvange.

 

Il faut admettre qu’esquiver ce « merci d’être là » relève de l’exploit. La candidate campe à l’entrée de la salle et salue personnellement l’intégralité des habitants venus à la présentation de son programme et de sa liste. Elle embrasse, sert la poigne, discute, ressert la poigne, remercie et embrasse, de nouveau.

 

 

Cheffe d’opposition

 

 

Les proches de Moreno Brizzi, le maire sortant, sont les derniers à entrer. Eux n’ont pas le droit aux embrassades et aux remerciements. Alexandra Rebstock-Pinna est déjà derrière son pupitre, face à la centaine de Nilvangeois.e.s présent.e.s. Pour autant, les aurait-elle salués aussi chaleureusement ? Pas si sûr.

 

Depuis six ans, la candidate s’est imposée comme la figure de l’opposition après la défaite de René Gori, l’ancien maire, dont elle était adjointe de 2008 à 2014 après avoir été l’une de ses conseillères municipales dès 2001, à 22 ans.

 

« C’est moi qui l’ai poussé à être tête de liste, avoue son mentor. Elle a toutes les compétences nécessaires et voulues pour l’être. Mais cela n’a pas été si simple ... certains hommes étaient méfiants à propos de cette possibilité de mettre une femme comme tête de liste »..

 

Comme si cela ne suffisait guère, Alexandra Rebstock-Pinna porte en plus de son sexe quelque chose d’autre qui ne plaît pas à certains : son passé politique. « Cette campagne, tout le monde la souhaite propre, introduit la candidate. Pourtant, je constate que nos adversaires axent leur argumentaire sur le passé et les fausses rumeurs. On entend que " c’est l’équipe d’avant ", qu’ "elle était socialiste". Et alors ? ».

 

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Costard bleu marine, tenue des grands soirs, Moreno Brizzi fait les cent pas autour de son estrade. Ce soir, l’actuel maire de Nilvange officialise sa candidature pour une réelection. L’ancien syndicaliste, élu depuis 2014, est le troisième à se lancer dans la course.

 

Alexandra Rebstock-Pinna, tête d’affiche de l’opposition et ex-adjointe de René Gori, l’ancien maire, a affiché son ambition de prendre les rênes de Nilvange en février 2019, dans les colonnes du Républicain Lorrain. La candidate de la liste écologique Une autre voie pour Nilvange a déjà toqué aux premières portes et organisé ses premières consultations publiques.

 

A côté, John Dewald, le troisième candidat, soutenu par le Rassemblement National, se fait plus discret. Lui aussi a choisi la presse locale pour annoncer sa candidature, en janvier 2019. 

 

 

Show-man et comptable

 

 

Blagueur, charmeur et à l’heure, Moreno Brizzi débute son discours. Tout suspens est tué au bout de trente secondes. « Oui, je suis candidat à ma succession ». Le slogan est sobre : « Un avenir pour ta ville ». La prestation, elle, est théâtrale.

 

Dévorant les rangs, le maire accompagne chacune de ses punchlines de grands mimes. Le signe « 0 » lorsqu’il annonce que la rénovation des rues Foch, Joffre, d’Algrange et Saint-Jacques « ça a couté 0 pour vous... et 0 pour nous ! » ou, encore, le pouce tourné et pointé fièrement vers lui-même lorsqu’il affirme que « c’est Bibi » qui a poussé le député de la huitième circonscription de Moselle Brahim Hammouche a prononcé le nom de Nilvange à l’Assemblée Nationale pour l’installation d’une maison de service.


Moreno Brizzi a choisi le bon soir pour afficher ses qualités de show-man, tant la soirée est fade. Chaque membre de l’équipe municipale se présente au pupitre et dicte son bilan, gros chiffres et tableau Excel en arrière-plan. L’objectif de la soirée : illustrer que ces six ans de mandats ont accouché de projets, de travaux, et d’initiatives tout en « ne faisant perdre aucun centime à la ville »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

John Dewald, présenté sous les couleurs du Rassemblement National, s'est aussi lancé à la conquête de Nilvange, bien tardivement.  

 

Ancien adjoint à la jeunesse et aux sports à la mairie de Hayange, il a pu compter sur sa proximité avec le maire de la ville voisine, Fabien Engelmann, pour assurer une certaine base électorale. 

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Rapidement, John Dewald comprend qu'il ne sera pas élu maire de Nilvange.

 

Le candidat retrouvera le sourire plus tard dans la soirée, à l'annonce de la victoire de Fabien Engelmann, à Hayange.

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Plus belle ta ville

 

 

Depuis cette vue, justement, revoilà monsieur Brizzi promettre de raser un ancien crassier, bute de terre exploitée aujourd’hui par la SLAG, Société Lorraine d’Agrégats. Non seulement « demain, quand ça sera rasé, la vue qu’on (les Nilvangeois) aura sera magnifique ! », mais en plus la commune gagnerait de la place. C’est aujourd’hui 1/5ème du territoire de la ville qui pourrait à terme être transformé en parcs et terrains de sport selon le souhait du maire sortant.

 

Sur tous les terrains, il est à l’écoute des demandes de ses concitoyens. « Ce que j’aimerais, c’est une salle polyvalente. C’est un projet que j’avais il y a quelques années ! Cela rassemblerait les Nilvangeois, on manque de lieux comme ça pour se sentir ensemble. Je vois peut-être grand … »soupire un soixantenaire rencontré devant chez lui. « Comme quoi, il y a des projets, il faut simplement les préparer »l’encourage un Moreno Brizzi vent dans le dos. 

 

Gagner sur le terrain

 

 

Un mois pile avant le premier tour des élections municipales, on pense stratégie électorale. Walter Paternieri, secrétaire du maire, se préoccupe du vote des habitants.

 

 « On ne vote plus pour, mais contre ». La commune de Nilvange n’échappe pas au scénario national de ces dernières années : la présence, de poids, du Rassemblement National. Dans cette campagne, John Dewald, adjoint aux sports et à la jeunesse à la mairie de Hayange, est le représentant du parti de Marine Le Pen. 

 

Leur espoir ? Gagner les faveurs sur le terrain. Voter Dewald serait « se projeter dans la politique nationale », pour l’ancien employé de la SMK. 

 

Alors, en ce dimanche matin de février, sur les hauteurs nilvangeoises, on vend des promesses et des sourires.

Des cris, de la joie, des sourires, des embrassades. Il est 20h30 dans la Vallée de la Fensch et la commune de Nilvange connaît son nouveau maire. Retour sur cette journée particulière.

 

17h. C’est un beau dimanche qui s’écoule dans la Fensch. A un détail près : le vide. Le soleil rayonne, la température est agréable, les arbres sont en fleurs. Mais tout est vide. Et pour cause, nous sommes à la veille de l’arrêt quasi total du pays.

 

Moreno Brizzi est planté devant l’entrée de sa mairie. Le maire s’inquiète de l’actualité qui occupe toutes les bouches : la pandémie de COVID-19. Comment vont s’articuler les prochains jours/prochaines semaines, comment protéger ses habitants qui ont déjà connu des cas dans leur entourage ? 

 

C’est avec une certaine surprise qu’il a accueilli la décision du gouvernement de maintenir ces élections, décision d’ailleurs controversée pour une grande partie du pays. La démocratie en prend un coup : le taux d’abstention national est historiquement haut, 54,5%

 

We’re leaving together (Nous partons ensemble)

 

 

L’école maternelle Brucker, l’ancienne école Schweitzer ou encore l’hôtel de ville... les quatre lieux aménagés en bureaux de vote pour l’occasion sont vides. L’ennui se lit sur les visages des assesseurs présents dans les pièces nues de leurs électeurs. Entre 300 et 400 bulletins par urne, la participation est faible. Elle atteindra péniblement les 40% à la fermeture des bureaux.

 

Une toute nouvelle organisation s’est mise en place afin de respecter les mesures d’éloignement entre chaque votant. Des scotchs au sol délimitent les zones de confidentialité, qui sont aujourd'hui plutôt un espace « vital » pour chacun. Ils dessinent aussi le nouveau cheminement qui mène vers les isoloirs, tournés de façon à ne pas avoir à toucher les rideaux.

 

Il avait été recommandé de prévoir son propre stylo et sa propre liste à glisser dans l’enveloppe. Du gel hydro alcoolique à l’entrée, du gel hydro alcoolique à la sortie. On essaye de ne pas toucher les portes. Des scènes dignes d’un début d’apocalypse. 

 

Comme des petites fourmis, dès 18h01, l’équipe s’affaire. Tous les bureaux fermés, chacun passe en configuration dépouillement. A l’hôtel de ville, c’est dans la salle du conseil que cela se passe. Toute en longueur, elle accueille l’urne remplie à un tiers, déposée au centre d’une longue rangée de tables formant un « U ». Noé, camarade politique (et de moustache !) du maire, prête main forte. Les masques et gants médicaux rappellent à l’ordre : gardez vos distances. 

But still it’s farewell (Mais ça reste des adieux)

 

 

Brizzi, encore maître des lieux, mène à la baguette l’organisation (« coupez vos portables », « c’est mouillé là, il faut essuyer ! »). Le clan proche de Dewald prend place au tout dernier rang de la salle. Majoritairement des hommes, jeunes, semblant sortir de chez le coiffeur, costume du dimanche sur le dos. Le jeune candidat à l’étiquette Rassemblement National est assis au milieu de son équipe, bien entouré, bien protégé. 

 

En première ligne face à la table de dépouillement, un homme au crâne rasé tient dans ses mains crayon et papier. Il veille au grain pour le comptage des votes. Tendu et méfiant, l’entourage Dewald plombe l’ambiance. 

 

Début du dépouillement. « Brizzi », « Brizzi », « Brizzi », « Rebstock »« Rebstock ». Que se passe-t-il à ce moment-là dans la tête de Moreno ? Se voit-il déjà sur la plus haute marche du podium ? C’était sans compter sur l’arrivée en triomphe du jeune John Dewald, qui perce … mais pas autant que Rebstock-Pinna, la candidate écologiste. Très rapidement, elle caracole en tête. Derrière elle, le candidat RN et le maire sortant jouent des coudes. 

 

Brizzi, une fesse posée sur une table, mine tendue et bras croisés, comprend vite la situation. Le dépouillement tourne à la catastrophe. De légers sourires illuminent parfois son visage, mais celui qui se voyait rempiler pour six ans, déchante. Tout comme son adversaire d'extrême-droite, penché sur son téléphone. Peut-être est-il en train de suivre le dépouillement à Hayange, ville où il est initialement élu adjoint et où le maire Fabien Engelmann est en train de remporter l’élection haut la main ? 

 

Seule manquante à l’appel : la meneuse de la liste Une autre voie pour Nilvange. On reconnaît quelques-uns de ses colistiers dans la salle, peu nombreux. Elle a préféré se tenir à l’écart du rassemblement (réduit, compte tenu des récentes consignes de sécurité sanitaire : pas plus de 100 personnes dans la salle, accès uniquement réservé aux candidats et à leurs colistiers), préservant ainsi sa santé du virus ou repoussant le stress. 

« Bref, à Nilvange tout est rose », ironise, assis au fond de la salle, un Nilvangeois. Cinq minutes d’arguments et contre-arguments plus tard : le clash. La courtoisie du début de l’échange a laissé place au chaos. L’habitant reproche à Moreno Brizzi son arrogance, le maire lui rétorque que « les différents personnels n’ont pas leur place ici ».

Alors que la discussion embraye sur les travaux de l’école Brucker, l’unique école élémentaire de la commune, l’adjointe en charge de la jeunesse et des affaires scolaires, se lève et s’emporte. « Il y a eu des champignons dans l’école Brucker ! Des champignons ! Des moisissures ! Vous trouvez que cela est normal ? Et je ne vous parlerai pas de l’école Schweitzer car vous savez mieux que moi dans l’état où elle est ! ».

L’école A.Schweitzer a définitivement fermé en septembre pour se fusionner à l’école Brucker, rénovée pour l’occasion. C’est l’une des décisions fortes du mandat de Moreno Brizzi. Celle-ci est d'ailleurs vivement critiquée par certains.

 

Le Rassemblement National en sous-marin

 

La suite du périlleux exercice des questions-réponses se poursuit dans le calme. Il est 21h30, les ventres gargouillent, les gorges s’assèchent et les mains se lèvent de moins en moins. Tout le monde le comprend, l’heure de trinquer est arrivée.

Mais avant même que le maire ne prononce la première syllabe de son invitation au « verre de l’amitié », deux individus fuient la salle. Un jeune, lunettes sur le nez, mèche laquée et blazer bleu sur le dos, accompagné d'un autre homme, plus âgé, crâne rasé, moins fils à papa mais se fondant ainsi plus naturellement dans la masse.

Tous deux font partie de la garde rapprochée de John Dewald, adjoint à la jeunesse et aux sports à la mairie de Hayange, et candidat à la mairie de Nilvange. A 28 ans, il est la tête de liste Le véritable changement pour Nilvange, soutenue par le Rassemblement National.

Moreno Brizzi l’affirme : « cela ne change rien à [sa] campagne ». Pourtant, il les a bien repérés. « Oui, des mecs du RN sont là. Ils étaient assis au fond. Ils viennent en sous-marin, ils écoutent et repartent ». Mieux que de les apercevoir, Brizzi les décortique, déjà. « Ici, ils comptent tisser leur toile d’araignée. C’est la méthode. Il y a six ans ils se sont installés à Hayange et pour cette année, ils veulent s’étendre sur Nilvange pour en faire une annexe d’Hayange ».

Cela ne change-t-il vraiment rien ? Pas si sûr ...

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Episode I 

Episode II

Episode III

Episode IV

Episode V

LE 13 Décembre 2019


 

LE 6 FEVRIER 2020


 

LE 16 FEVRIER 2020


 

LE 20 FEVRIER 2020


 

LE 15 MARS 2020


 

Le départ d'un départ ?

L'eglise au

milieu du village

"Vous faites

du sport ?"

La Cerise sur le

Gâteau

The Final

Countdown

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" Bref, À nilvange 

tout est rose. "

" Cette Campagne, tout le monde la souhaite propre. "

On manque de

lieux pour être ensemble. "

On est

Nilvange, pas Hayange. "

Anciennement encartée au Parti Socialiste, la candidate a décidé d'un étiquetage écologiste pour sa liste. La sèche mise au point de Rebstock-Pinna plonge la salle dans une ambiance glaciale. « Il fallait remettre l’église au milieu du village ». S’en suit une distribution de cartouches.

 

La première est adressée à John Dewald, adjoint à la mairie de Hayange et candidat soutenu par le Rassemblement National. « Il prétend avoir passé son enfance à Nilvange ? Qu’il le prouve ! Connait-il vraiment notre ville ? Et vous, le connaissez-vous ? Ici nous sommes à Nilvange. Nous ne souhaitons pas devenir une annexe de Hayange ! ».

 

La seconde salve fuse en direction de Moreno Brizzi et son équipe. Derrière l’élue, une liste d’équipements et de projets défile. Une maison médicale, une ludothèque, la sécurisation des espaces de jeu, la vidéo protection, la concertation etc ... Puis là, une gigantesque croix rouge apparaît, transformant le diaporama en un total bastringue. Le message, lui, est bien plus clair : « En 2014, on nous avait promis ça ! Force est de constater que rien de cela n’est là en 2020 ».

 

 

Pinailleries

 

 

Installés au fond de la salle, les Brizzistes ronchonnent. Un « pourquoi ne pas l’avoir fait auparavant alors ? », faisant référence à son passé d’adjointe, fuit. Aucune réaction de l’opposante. Au fil de la présentation du programme, l’équipe du maire sortant multiplie les réactions.

 

Du soupir à la simple prise de note, en passant par quelques sourires, les proches de Moreno Brizzi ne chôment pas. Une activité qui provoquera même la réaction d’une habitante : « bon, ça va maintenant ! Vous marmonnez depuis le début ! ».

 

Un silence s’installe. Alexandra Rebstock-Pinna leur propose de prendre la parole. L’échange est courtois et lance la séance de questions-réponses. Celle-ci se déroule dans le calme.

 

La réunion prend fin. C’est l’heure de l’apéro...

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Réunion pudique

 


Sur les tracts distribués quelques jours avant, le nom et le visage du maire de Hayange prennent autant de place que ceux de son adjoint. Même constat pour le diaporama projeté derrière le pupitre. La star de la soirée, c’est bien lui !

 

Même en dehors de la salle, il est aussi question de Fabien Engelmann. Martine, féroce opposante à Monsieur le Maire, a été interdite d’entrer. La faute aux deux amis.

 

La quinquagénaire est membre de l’association Hayange, plus belle ville ma ville, collectif de citoyens hayangeois qui s’est formé au lendemain des élections municipales 2014. Elle est venue régler ses comptes avec des sympathisants présents dans la salle.

 

La semaine précédente, certains s’en sont violemment pris à elle sur Facebook. « Vous aurez des surprises mais sûrement pas une tentative de viol car vous êtes un remède contre l’amour », pouvait-on lire en réponse à un message de Martine.


Fabien Engelmann se défend : « on ne va pas laisser entrer quelqu’un qui vient dans l’unique volonté de foutre le bordel. On a du caractère. Nous ne sommes pas laxistes ».


Convaincu par son bilan, le maire de Hayange entend bien calquer sa stratégie et son programme à Nilvange, sa commune d’origine. Dans la Vallée de la Fensch, le RN est en terre conquise. Le parti de Marine Le Pen est arrivée en tête dans chacune des villes de la vallée lors de la dernière élection européenne.

 

La stratégie du Rassemblement National pour cette prochaine échéance électorale est claire : celle de la tache d’huile au pays de la rouille...

 

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Episode II Nilvange 1

" Ce soir le travail paye. "

 

 

 

La fusion des écoles Brucker et A.Schweitzer a suscité la colère de certains habitants.

 

En 2016, des parents d'élèves ont manifesté leur opposition au projet en bloquant l'accès aux classes de l'école Brucker, un vendredi matin.

 

L'école A.Schweitzer n'est plus fonctionnelle depuis la rentrée 2019.

 

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Mois - 1 avant le premier tour des élections municipales. 

 

Du côté des colistiers de Moreno Brizzi, on craint particulièrement John Dewald, le candidat soutenu par le Rassembklement National

 

« Du fait de son étiquette RN, il part déjà avec 20 % », s'inquète l'un d'entre eux.

 

 

SSS

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