Jeudi 20 février, 18h30, devant la Salle Pierre Mellet de Nilvange, deux véhicules de police et deux vigiles. « Ce ne sont pas des vigiles mais des amis », rétorque l’un des organisateurs. Deux véhicules de police et deux amis, donc.
Le calme plat dans lequel baigne habituellement la ville mosellane laisse place ce soir à une ambiance plus électrique. John Dewald, tête d’une liste d’ouverture soutenue par le Rassemblement National (RN) lance publiquement sa campagne.
A ses côtés : Fabien Engelmann, le maire RN de la commune voisine de Hayange. Le candidat à Nilvange est son adjoint aux sports et à la jeunesse.
Hayange-Bingo
Il est 19h15, la réunion publique débute. La salle est comble. Des membres des listes de Moreno Brizzi et d’Alexandra Rebstock-Pinna sont installés au fond de la pièce. John Dewald ne les voit pas. Les yeux du candidat ne se décollent pas une seule seconde de ses fiches. Chaque mot prononcé se drape dans le stress et l’appréhension de la première fois.
A 28 ans, il mène sa première campagne électorale. Les entend-il ? Sans doute. A chaque pique adressé -et ils sont nombreux, les Balkany prendront même une cartouche-, les colistiers adverses grincent des dents.
Au fur et à mesure que le candidat gagne en assurance, les rires remplacent les soupirs. Derrière, un petit jeu se met en place : compter le nombre d’allusions et de références à Hayange. La mise en place d’une navette gratuite pour les séniors « comme à Hayange », l’installation de caméras de surveillance « comme à Hayange », la création « d’une fête conviviale qui rassemble … comme à Hayange ». Bingo !
Derrière la boutade se cache toutefois une réelle inquiétude : voir Nilvange devenir un « Hayange bis », avoue Lucas*, président d’une association nilvangeoise. « Quand on voit ce qu’il se passe pour les associations de Hayange, ça nous inquiète. Qu’en sera-t-il du Secours Populaire de notre ville par exemple ? ». Le bénévole pointe aussi du doigt la question de la permanence de campagne de John Dewald qui se trouve … à Hayange. « On est Nilvange ! Pas Hayange ».
Pourtant, la frontière entre les deux communes n’a jamais été aussi fine que ce jeudi. La reine des –ange est systématiquement prise en modèle, parfois même prononcée maladroitement à la place de Nilvange. Un délice pour les opposants. Fabien Engelmann est d’ailleurs présent, assis à côté de son protégé. « La cerise sur le gâteau », se délecte le jeune candidat. Problème, ce soir, la cerise était plus grosse que le gâteau.