Orateur naturel, patron comptable et débutant en lithothérapie, Moreno Brizzi aura été à la tête de la commune de Nilvange de 2014 à 2020. A 62 ans, l'ancien maire voit sa carrière connaître un nouveau tournant politique, léguant sa place et retournant dans l'opposition. Portrait d’un maire sortant, en manageur excentrique.
Dimanche 15 mars 2020, 20h, la nuit est tombée sur Nilvange. La soirée aurait pu se dérouler normalement, dans le calme des rues du petit bourg, éclairées de quelques lampadaires. Mais des cris de joie surviennent autour de l’hôtel de ville.
Sur le parvis : un groupe exprime son bonheur et son soulagement, un autre a le regard amer. A l’intérieur, Moreno Brizzi, moustache des grands jours mais mine déconfite, fuit les regards. Le maire sortant vient de s’avouer vaincu lors des élections municipales de 2020. Ses élections.
L’élu déchu, battu par sa rivale Alexandra Rebstock-Pinna, va retourner dans l’opposition, comme avant son mandat électif. La « fibre » politique, comme il aime l’appeler, il l’a toujours eu. Syndicaliste quand il était salarié, Moreno Brizzi a « toujours milité. Que ce soit dans une organisation syndicale ou dans un club sportif », raconte lui-même le retraité de chez France Transfo.
« J’ai le souvenir d’un père qui m’emmenait aux manif’, que ça ne dérangeait pas que je loupe l’école pour l’accompagner, luttant toujours pour la défense des ouvriers », explique Aurélie, sa fille cadette. « Dans la famille, on lisait Marianne et pas Jeune et Jolie, mais il nous a toujours encouragés à défendre nos propres opinions », raconte-t-elle. L'engagement politique de son père ne date pas d’hier. C’est une passion qu’il a transmise à ses enfants, au même titre que ses valeurs.