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Dans la famille des villes en "ange", on demande Florange. Si la ville s’est développée pour rassembler aujourd’hui plus de 11 000 habitants, c’est grâce à l’industrialisation de la vallée de la Fensch.

 

Dans ses années dorées, l'industrie de la vallée a employé entre 80 à 90 000 personnes, sous-traitants compris. Les premières installations sidérurgiques à Hayange ont été rapidement obligées de trouver d’autres territoires. Florange, à l’instar d'autres villes du secteur comme Fameck,  s'était transformée en une annexe de l’industrie hayangeoise. 

 

Aujourd’hui,  si le site appartenant désormais à l'industriel Arcelor Mittal occupe un espace conséquent à Florange, son fourmillement est loin des standards d’antan.

 

Année après année, les fermetures de sites se sont succédé dans la vallée de la Fensch et ses alentours. D'abord le haut fourneau d’Uckange en 1991, l’aciérie de Gandrange en 2009, puis les hauts fourneaux de Florange en 2011. Le 10 février 2020, c’est l’annonce de la fermeture de la cokerie de Serémange-Erzange qui continue la valse engagée depuis plusieurs décennies.

 

Aujourd’hui, l’industrie sidérurgique du Val de Fensch n’emploie plus que 8 000 personnesFaute d’emploi, de 1962 à 2006, Florange, qui culminait à plus de 14000 habitants, a perdu près d’un tiers de sa population.

Les centres-villes sont délaissés, les boutiques ferment. Il incombe alors à la municipalité d’attirer de nouveaux riverains. 

 

Pour Michel Liebgott, la vallée de la Fensch s'est transformée peu à peu en « grande banlieue résidentielle » pour travailleurs luxembourgeois. La population change et ses critères aussi. 

 

Problème : la ville de Florange est encore aujourd’hui marquée d’une forte empreinte industrielle, liée à son passé… mais aussi à son présent, plusieurs groupes industriels opérant encore dans le secteur. Et cela nuit à l’attractivité de la commune et aux ambitions de son maire.

 

A Florange, ThyssenKrupp, groupe sidérurgiste allemand, emploie 1.200 personnes pour fabriquer des colonnes de direction. La filière froide du site d'ArcelorMittal, où la plus grande ligne de production d’acier d’Europe a été inaugurée en décembre 2019, vit toujours, forte de ses 2.200 salariés. 

 

« Aujourd’hui, c’est l’industrialisation de Florange qui bloque l’attractivité de la ville, commente Rémy Dick. Les gens qui s’installent dans le nord-mosellan viennent pour le Luxembourg. Ce qui empêche les gens de venir à Florange, c’est la pollution supposée, la présence des industries à proximité ».

La ville paye aussi sa situation géographique. Florange se trouve au milieu de deux embranchements d’autoroute (A30 et A31) et à la croisée du pays thionvillois et de la Vallée de la Fensch.

 

« 30.000 véhicules traversent la ville chaque jour », détaille Rémy Dick. Et quand un wagon entre dans la gare de triage du site d’ArcelorMittal, fermant les barrières du passage à niveau en plein coeur de la commune, ça bouche. Énormément.

 

En Moselle-Nord, « ça bouche » s’entend beaucoup. Trop, peut-être. Matin et soir, du lundi au vendredi, l’A31 est saturée entre Thionville et la frontière luxembourgeoise. Pour y remédier, le projet de l’A31 bis (ou A32) a vu le jour. Celui-ci correspond à l’élargissement de l’autoroute reliant Toul au Grand-duché. Une multitude de projets font l’ouvrage. F3, F10, F4. Touché. Coulé. 

 

Le projet F4 scinderait la ville de Florange en deux. Nuisances sonores, hectares  grignotés, pollution, l’aboutissement de cette idée serait un coup de frein à main terrible à l’attractivité de Florange, tant ambitionnée par son maire.

 

« On a l’impression des fois d’être pris pour des idiots, explique Rémy Dick. Je le dis assez clairement. On a deux pauvres ingénieurs qui se retrouvent à devoir gérer un dossier comme celui là. Ils font certainement de leur mieux, mais ils ne nous écoutent pas. Ils ont leurs calculs, leur vision, leurs algorithmes ».

Pendant que les secteurs industriels ferment, la frontière luxembourgeoise à 25 km de la Fensch s’ouvre en grand. En 2010, les travailleurs frontaliers représentaient 44% des actifs dans le Grand-duché. Une croissance forte qui oblige les travailleurs frontaliers à trouver un domicile proche des voies rapides.

 

Aujourd’hui à Florange, « au moins 45% de la population travaille au Luxembourg », selon Rémy Dick, le maire de la ville, chiffres à l’appui. Grâce à ce nouveau vivier d’emplois, la ville renaît alors de ses cendres, mais se mue peu à peu en dortoir. 

 

 

L’attractivité du Luxembourg a permis un rebond démographique, mais scinde la ville en deux. D’un côté, on trouve les travailleurs frontaliers, surdiplômés et payés grassement par les entreprises luxembourgeoises. De l’autre, les « marginalisés, qui entraient à l’époque dans la sidérurgie sur des postes d’exécution, et qui n’ont pas eu les formations requises pour trouver leur place dans cette société qui exige des formations de plus en plus performantes », explique Michel Liebgott, président de la Communauté d’agglomération du Val de Fensch et maire de Fameck.

 

Si le phénomène est observé partout dans la vallée de la Fensch, il est particulièrement retentissant à Florange. Reflet de cette rupture, le salaire moyen annuel : « Il est d’environ 19 000€ à Florange, si on enlève les personnes travaillant au Luxembourg il tombe à 9 850€ », enchérit Rémy Dick.

 

Face à ce morcellement, on observe alors une gentrification croissante dans la périphérie.

 

« Vous constatez que des lotissements nouveaux se créent en périphérie des villes mais à l’intérieur de ces villes, vous avez des logements pourris qui ne sont pas rénovés », déplore Michel Liebgott.

 

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La Ville

De la Tentation

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Depuis quelques années, la rivière Fensch traversant la vallée est devenue, par intermittence, une poubelle à hydrocarbures. Des déversements occasionnés par l’activité de la cokerie d’ArcelorMittal, située quelques kilomètres plus loin, à Serémange-Erzange.

 

Pour les faits de pollution, l’enquête est en cours : l’industriel devra (une nouvelle fois) faire face à la justice en novembre 2020.

 

En parallèle, Florange détient un triste record. Ici, le taux de concentration en benzopyrène – un polluant cancérigène de la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques - présent dans l’air est le plus élevé de France. L’une des causes de la pollution serait la cokerie, selon Rémy Dick.

 

« Tant que la cokerie est là, on aura un poids lourd environnemental, ronchonne le jeune maire. On est l’une des vallées les plus polluées de France, voire d’Europe. La cokerie reste l’élément perturbateur au plan local ».

 

L’élu porte un regard mitigé sur la probable future fermeture de l’usine. « Aujourd’hui, je pense que les gens de la ville sont contents de cette annonce. Peu de gens la défendent. L'usine amène nuisances, pollution et bruit. [...] Mais on ne peut pas accepter 320 emplois supprimés du jour au lendemain ».

 

Florange

En Mouvement

Cette volonté de rendre Florange "frontaliers compatible" se heurte toutefois au spectre de l'effet ville-dortoir.

 

Pour cacher le syndrome de la ville morte, Rémy Dick a joué la carte du maire stimulant.

 

« Si on reste sur la structure de notre ville, on est une ville dortoir, on ne va pas se mentir, avoue l’élu. Mais on essaye de lutter contre cela au quotidien. En organisant des animations dans la ville, en créant des fêtes le week-end, en tirant avec nous les différentes associations. C’est d’ailleurs ce que les gens retiennent de mon bilan et de mon programme neuf fois sur dix ».

 

Problème : au marché de Noël ou à la fête foraine, rares sont les moments de grande affluence, à Florange.

 

Mais le maire ne désespère pas. Pour cette élection municipale de 2020, Rémy Dick s’est présenté au-devant de la liste Florange en mouvement. Il a été réélu au premier tour, avec 64,6% des voix.

 

Pêle-mêle, le candidat à sa propre succession proposait : de développer un véritable centre-ville à Florange, l’aménagement de plusieurs parcs, ou, encore, l’extension de la salle de spectacle de la commune. Encore une preuve, s’il en fallait, que le jeune édile de 25 ans a peur du sommeil pour sa ville.

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à l'horizon 2030

un trafic attendu  entre 45 000 et 55 000 Véhicules

par jour ,

dont 4 000 à 6 000 Poids Lourds.

 

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" Au moins 45%

de la population travaille au Luxembourg. "

À Florange, le taux de concentration en benzopyrène 

présent dans l'air est le plus élevé de france

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