Cette atmosphère pesante règne bien au-delà du périmètre de l’hôtel de ville et du numérique. Rares sont les commerces qui acceptent de répondre aux questions concernant le maire, par « peur de représailles ». Il est vrai que les entités pouvant être considérées comme gênantes par l’équipe en place sont sujettes à traitement particulier.
Cela a été le cas du Secours Populaire de la ville. En 2016, l'élu avait alors coupé l'eau et l'électricité du local occupé par l’association, prétextant que cette dernière n’avait pas le droit de l’occuper. Une façon d’encourager leur expulsion.
Le maire avance que ses bénévoles seraient politisés, considérant l’association comme une « succursale du Parti Communiste ». Par trois fois, en 2017, 2018 et tout récemment fin janvier 2020, la mairie a été déboutée, et l’eau ainsi que l’électricité ont dû être remis en état de fonctionnement.
« On a hérité d’une ville qui était très endettée : 17 années de gestion socialiste, ça laisse des traces ». Quand on pose la question de son bilan à Fabien Engelmann, le maire vante premièrement la baisse de l’endettement sans pour autant augmenter les impôts locaux. « Nous avons même symboliquement baissé la taxe d’habitation de 2% ! », se félicite-t-il.
C’est vrai, et la Chambre régionale des comptes l’a pointé dans son rapport sur la gestion financière de la commune, la dette a fortement baissé. Au prix en revanche, des effectifs de personnels communaux, jugé insuffisant par celle-ci pour une ville de l’ordre d’Hayange. « Nous n’avons pas remplacé beaucoup de départs en retraite. Il faut savoir que quand on est arrivé il y avait 250 salariés municipaux pour une ville de 16 000 habitants, ce qui est énorme », affirme le désormais candidat à sa réélection.
Une position que ne partage pas Anne-Catherine Lévêque, candidate du POID, le Parti Ouvrier Indépendant Démocratique. « Il n’a fait que détruire l’emploi public au profit de contrats plus précaires. Engelmann dit qu’il recrée des emplois, certes, mais des emplois précaires. Je le déplore ». Qu’à cela ne tienne, la priorité de la mairie, qu'elle n'a jamais cachée, était de redresser les comptes, ce qu’elle semble avoir réussi en partie.
Les séniors ont eu le droit à un traitement particulier : un moyen de locomotion réservé exclusivement pour eux, des évènements comme des repas dansants ou encore réveillons de Noël organisés à leur encontre, et « ça fonctionne du tonnerre ! ». D’ailleurs, il a été décidé de l’installation d’une résidence senior d’une capacité de 80 personnes avec tous services à proximité, un investissement parmi d’autres qui plaît à son électorat déjà acquis à sa cause.
La proximité aura également été une notion charnière du mandat d’Engelmann. Il a su se montrer au contact de manière permanente avec ses habitants, ce qui a plu à ses administrés.
Rares étaient donc les habitants croisés dans les rues portant un regard sceptique sur la première mandature de celui qui était en lice pour un second mandat.
Les résultats n’auront pas fait mentir la tendance observée sur le terrain, malgré la forte abstention (environ 64%) : sa liste Ensemble, Continuons pour Hayange a terrassé l’élection dès le premier tour, cumulant à 63%, loin devant les listes de Rebecca Adam et Jean-Marc Marichy, ayant obtenu respectivement 19,5 et 13,5% des voix restantes. La liste Pour l’unité ouvrière d’Anne-Catherine Lévêque a quant à elle reçu 152 votes en sa faveur, soit 3,67 % des suffrages.